Incroyable guérison à la quincaillerie

Ce texte a été édité sur le site savoirplus.org le 1er décembre 2006. Il a été déplacé le 15/03/2011 pour en faire un article à part entière et finalement ici sur wp.savoirplus.org le 09/10/2019.

C’était fin 2005 ou début 2006. J’habitais alors non loin de la gare routière de Tamatave à Madagascar dans les petites cités de Béryl Rose. J’avais arrangé un peu la maison et le quartier me plaisait.

De l’autre côté de la rue, se trouvaient un transporteur « Ravinala », un réparateur de moto et une quincaillerie.

Un jour où je passais à la quincaillerie que je connaissais bien pour venir régulièrement chercher des clous, des vis et d’autres choses, je vois la gérante derrière sa caisse complètement effondrée, le visage marqué par la douleur. Comme elle parlait bien le français, je lui demandais alors « qu’est ce qui se passe ? ».

C’était un lundi, en fin de matinée. Elle me dit qu’elle souffrait des hémoroïdes depuis le samedi, qu’elle avait vu le docteur, qu’il lui avait donné des médicaments et malgré tout elle avait atrocement mal et la douleur ne voulait pas partir. Elle venait de passer un week end horrible.

J’étais peiné de la voir ainsi. Partagé entre la compassion et la nécessité de faire quelque chose, et bien… j’hésitais. En effet, elle était à son poste, à sa caisse et je savais qu’elle ne me suivrait pas chez moi car elle ne pouvait pas fermer le magasin : elle avait 2 employés et elle ne pouvait pas les laisser seuls.

Finalement, je décide de parler avec elle au sujet de son mal, les employés ne comprenant pas vraiment le français. Je lui demande à quel point est la douleur, depuis combien de temps exactement ça a commencé. Déjà je vois que le fait de parler lui fait du bien même si quelques grimaces viennent de temps à autre. Je lui explique également ce que sont les hémoroïdes, à savoir une veine prés de l’anus qui a une faiblesse et qui gonfle.

Pour moi, je savais qu’il me fallait arriver à lui faire changer ses considérations au sujet de ce qu’elle ressentait. Le problème était que, étant dans un endroit public, ce n’était pas évident de contrôler la communication mais je n’avais pas le choix, j’avais commencé, il me fallait finir ou au moins aller jusqu’à un point suffisamment positif.

Je lui expliquais aussi que les massages pouvaient être trés thérapeutiques dans son cas et j’étais étonné que son docteur ne lui en ai pas parlé alors qu’on trouve des masseurs et masseuses un peu partout à Madagascar, et des bons.

Dans un cas comme le sien, la douleur étant trés vive et invalidante, je devais la masser mais c’était impossible de faire un massage complet. Donc j’entrepris de lui masser les mains d’une certaine manière : en effet les mains et les pieds, ainsi que la tête et la colonne vertébrale sont des extrémités du corps et par le fait, en dirigeant l’attention de la personne sur ces extrémités, on fait passer l’énergie en mettant en place la communication entre les différentes parties du corps. Cela est d’autant plus compréhensible quand une douleur se trouve dans le milieu du corps. En effet l’attention de la personne se bloque dans cette zone ou avant cette zone car elle refuse de regarder la douleur, ceci empêche les communications donc l’énergie de traverser cette zone. Le travail consiste à emmener la personne à passer son attention à travers sa douleur. Par moments il peut arriver des petites crises aigues trés ponctuelles mais cela va passer assez rapidement. C’est un massage actif et non passif, c’est à dire que vous sollicitez l’attention de la personne, elle participe au massage.Vous êtes comme un guide qui aide la personne à regarder son mal et en faisant cela, cette personne va se rendre compte peu à peu qu’elle est capable de regarder de plus en plus facilement la douleur, et ce faisant la douleur va disparaitre.

Sa communication devenait plus normale et je voyais son visage plus décontracté. Elle me dit qu’elle se sentait mieux, que c’était la première fois depuis 2 jours qu’elle se sentait aussi bien. Un client venait payer et je la vis ouvrir sa caisse et bouger sur son siège comme elle faisait d’habitude alors qu’un quart d’heure plus tôt elle était comme clouée à son siège. Il ne m’était pas facile de faire plus et je voyais d’autres clients arriver. Je lui dis alors que ce n’était pas terminé mais qu’elle avait besoin d’un massage total. Je me doutais qu’elle ne pourrait pas s’offrir mes services et je lui dis de contacter une masseuse de quartier et qu’elle demande à la masseuse d’insister plus sur les pieds et les extrémités comme je lui avais expliquer plus tôt.

Au moment où je sortais de la quincaillerie, je la regardais et vis son sourire qui semblait me dire « C’est OK maintenant ».

Le lendemain, en passant dans la rue, je l’aperçois à l’intérieur du magasin, ce qui me fait penser à prendre de ses nouvelles. Je rentre donc dans la quincaillerie et elle me dit que tout est réglé : la veille, elle a trouvé une masseuse et suite au massage, il ne restait pas de séquelles. Elle était surprise du résultat alors que les médicaments qu’on lui avait donné n’avait eu aucun effet.

Le massage a fait du bien car c’était de la communication avec le corps. La communication que j’ai eu avec elle et le massage des mains avait commencé à changer ses considérations au sujet de sa douleur. A partir de ce moment là, la guérison était envisageable dans la suite des évènements.

Je pense aussi au cas d’un jeune pêcheur malgache presque mort, alité depuis 4 jours sans manger et que j’avais réussi à faire qu’il s’assoie de sa propre initiative. Son histoire : sa fille lui avait été confisquée par quelqu’un à qui il devait de l’argent et bien-sûr, il n’avait aucun moyen de le rembourser… C’était en automne 2001, je venais pour la première fois dans ce coin, à Mahambo, à 80 km au nord de Tamatave…

à suivre…